Vue de l’exposition de fin de résidence, ISELP, Bruxelles, 2021 | © photo : Regular Studio
Le travail de Nina Tomàs sonde toutes les potentialités qu’offre la peinture allant de ses composantes matérielles comme la toile ou le châssis qu’elle retourne ou change à l’envi, jusqu’à l’histoire du médium lui-même nous donnant à voir des éléments figuratifs placés aux côtés de motifs abstraits.
Son oeuvre croise, avec une grande méticulosité du geste et une extrême patience, des motifs répétés de lignes voire de trames, souvent issues de modèles textiles africains ou indiens, qu’elle associe à des fragments narratifs plus complexes évoquant des retranscriptions de voyages, de moments vécus, rêvés voire inventés. Un ensemble de fragments hétérogènes qui reliés bout à bout portent un regard singulier sur la diversité d’une société métissée.
Par le biais de diverses techniques qui se superposent à l’acte pictural (dessin, transfert, impression, pochoir, collage, couture, …), elle mélange par associations les influences d’une culture dominante axée sur le pouvoir de l’image à celles de la tradition et de l’artisanat.
Cette compilation minutieuse d’éléments, à la fois instinctive et critique, semble tendre à plus de liberté encore en voulant sortir du cadre imposé et se propager à d’autres plans. Conquérir la troisième dimension, englober l’espace environnant comme les murs, sols ou structures placés sur son passage est un autre possible à essayer. Par cette résidence, il s’agira pour Nina Tomàs de prendre le temps d’ouvrir son champs pictural à d’autres expérimentations techniques et formelles afin de découvrir des territoires encore inexplorés.
Catherine Henkinet, 2021
Souffle d’herbe, 2020
vidéo – 1’07’’
réalisé avec l’aide de Benjamin Stora
Réalisé avec le soutien de :